• I) Le commerce de l'opium


    guerre de l'Opium
      
           Sur la côte méridionale, les fabriques de papier, de sucre de canne, de toiles de chanvre dans la région de Canton, ou encore de laques sont réputées pour leur rentabilité.

            Des ballots de thé s'entassent de plus en plus nombreux dans les cales, surtout s'il s'agit de navires anglais ou hollandais. En 1762, l'Angleterre achète pour 2,6 millions de livres de thé. Elle arrive à 23 millions dans les dernières années du XVIIIe siècle.

            Depuis le XVIIe siècle, les Portugais, puis la VOC hollandaise (Vereenigde Oost-Indische Compagnie soit « Compagnie unie des Indes Orientales) vendent de l'opium, qui vient de l'Inde. Les Chinois en le connaissaient pas antérieurement. Son utilisation semble avoir été d'abord pharmaceutique, puis l'habitude de fumer cette drogue s'installe à Canton et dans les ports des provinces méridionales. Avec l'installation progressive des Anglais en Inde, c'est l'EIC (Etat Indépendant du Congo) qui va relayer les Hollandais comme fournisseur de l'opium. Dès 1729, son usage s'est étendu de façon si inquiétante que sa vente fait l'objet d'une première interdiction. Mais les profits sont tels qu'ils permettent de couvrir l'achat des marchandises précieuses du commerce chinois, et aussi d'acheter tout un réseau de complicités. La contrebande de l'opium se poursuit de plus belle sur les côtes du Guangdong et du Fujian.

            Le gouvernement, conscient du danger, prend, à plusieurs reprises, des mesures d'interdiction contre la consommation d'opium. Mais, que ce soit en 1796, 1813, 1839 ou1859, elles demeurent sans effet. . La consommation augmente dans des proportions vertigineuses . De 4000 caisses par an aux alentours de 1815, elle passe à 20 000 en 1830, 30 000 en 1836, 70 000 en 1850. Elle atteint 96 000 caisses en 1873, ce qui correspond à un maximum. La contrebande de l'opium est à l'origine de profonds troubles dans toute la Chine méridionale et particulièrement dans les ports de Canton, Fuzhou, Ningbo, Shanghai. À tous niveaux elle accroît la corruption des marchands et des fonctionnaires, et provoque le déséquilibre de la balance du commerce extérieur par hémorragie de métaux précieux. En effet, c'est désormais le commerce chinois qui se trouve déficitaire : la drogue est achetée contre des liang ou « taëls » d'argent. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'opium constitue 30 % des importations et son achat ne peut plus être compensé par les produits de luxe du commerce traditionnel. L'exportation des cotonnades dites « nankins » et du thé dont les plantations sont en plein développement ne suffit même plus. Le gouvernement impérial a conscience très tôt de ce phénomène : en 1814, il essaie de prendre des mesures contre le commerce étranger, précisément pour lutter contre la fuite de la monnaie d'argent, alors que la pression démographique s'accroît dans des campagnes qui apparaissent désormais surpeuplées. En 1812, le recensement révèle que l'empire compte 361 millions de sujets.

            La menace d'appauvrissement est sérieuse, et se trouve directement à l'origine des « guerres » successives de l'opium.      

            La première guerre de l'opium se déroula de 1839 à 1842 et opposa la Chine au Royaume-Uni. En 1839, Lin Zexu ordonne aux trafiquants britanniques de quitter la Chine et saisit l'opium. L'Angleterre riposte en menaçant Tianjin, puis occupe Amoy et Ningbo, tndis que la flotte anglaise remonte jusqu'à Nankin. Le gouvernement chinois a une attitude hésitante : il accepte très vite de négocier, puis revient sur sa décision, semble mal informé en raison du mauvais état des communications à travers le pays. Le traité de Nankin (1842) amène la Chine à céder l'îlot de Hong-Kong à la Grande-Bretagne, et à ouvrir aux commerce international - en fait, aux importations d'opium - les ports d'Amoy, de Ningbo et de Shanghai.

     

     


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