•         Contrairement aux idées reçues, les femmes chinoises n'ont pas tout à envier à la femme française.  En effet, 20 % des personnes impliquées dans la vie politique du pays sont des femmes.  C'est d'ailleurs un chiffre bien plus élevé qu'en France. De plus, les femmes ont occupé des postes cruciaux aux moments fondammentaux de l'Histoire chinoise. Ce qui peut nous faire penser que les femmes sont un des pivots de la Chine. Ainsi, Confucius, dans ses écrits, prônait l'égalité des sexes. Plus récemment, on peut citer le rôle joué par Wu Yi lors de l'effondrement des bourses asiatiques en 1997 où elle a permi d'éviter une dévaluation de la monnaie chinoise, mais aussi par sa gestion lors de la crise de SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) qui avait eu un impact économique car de nombreux voyages avaient été anulé et les compagnies aériennes étaient elles aussi dans une situation critique.

            Aussi, aujourd'hui, nous pouvons donc considérer deux types de femmes en Chine. D'une part, celles qui profitent des libertés croissantes de la Chine et qui acquièrent de plus en plus de responsabilités et de reconnaissance que ce soit en politique, en art ou en économie. Mais, d'autre part, à la campagne, le rôle social de la femme se limite à leur rôle biologique.

            Cependant, les femmes chinoises sont aujourd'hui un des sujets de préoccupations du gouvernement chinois. La loi de l'enfanrt unique a abouti au résultat que de nombreuses femmes sont "sans visage" et n'existant donc pas officiellement puisqu'elle n'ont jamais été déclarées. Maintenant, le gouvernement doit faire face à la "réinsertion" mais aussi à l'éducation de ces femmes.

            La politique de l'enfant unique, et en raison de préférence culturelle pour les garçons, a aussi causé un déquilibre entre les sexes. Les chiffres officiels chinois estiment que le coefficient homme/femme en âge de se marier est de 119 hommes pour 100 femmes. Ce dernier fait aurait bouleversé les moeurs chinoises. Certaines jeunes chinoises, ou leurs parents,  ont le choix des prétendants et peuvent donc choisir le "meilleur parti"  Mais si certaines parviennent à tirer avantage de la situation, d'autres deviennent victimes des réseaux qui procurent aux hommes vivant dans les grandes villes des jeunes femmes issues des campagnes, voir "importées" de pays situés à la périphérie de la Chine.

            Les femmes chinoises contemporaines sont confrontées à trois pressions : les charges familiales, les relations humaines et les responsabilités professionnelles. D'ailleurs, elles représentent 44 % de la population active.

            Du côté familial, bien que les résultats de certaines études menées précédemment montrent que de plus en plus de femmes chinoises âgées de 20 à 30 ans se sont libérées des charges familiales pour embrasser une carrière professionnelle.  Cependant  de la même catégorie de femmes chinoises aurait tendence à réintégrer la famille. D'ailleurs, encore aujourd'hui, pour beaucoup de femmes  l'affirmation selon laquelle "Pour une femme, atteindre le succès c'est avant tout savoir assurer le bonheur du ménage" reste inchangée malgré les évolutions sociales que la Chine a connu. La plupart d'entre elles n'attachent pas une importance particulière au fait que les femmes réussissent ou non dans leur carrière professionnelle. En ce qui concerne le choix d'un emploi, les femmes chinoises optent généralement pour des professions qui leur sont traditionnellement réservées, comme se consacrer à l'enseignement ou demeurer femme au foyer.

            La pression que supportent les femmes chinoises dans leur vie professionnelle réside principalement dans "l'incertitude de l'avenir de leur carrière professionnelle" et dans le fait de devoir effectuer régulièrement des heures supplémentaires au travail. On note par ailleurs que ces dernières années, le harcèlement sexuel est devenu lui aussi un problème social qui mérite une attention croissante. Pour sauvegarder les droits et intérêts des femmes, le Comité permanent de la 12e Assemblée populaire de Shanghai a récemment adopté les « Règlements sur la mise en oeuvre de la Loi de la République populaire de Chine sur la protection des droits et intérêts des femmes » (projet), définissant ainsi pour la première fois cinq comportements de harcèlement sexuel sous forme de règlements de caractère local. Grâce à l'application de ces règlements, au lieu de devoir "supporter l'affront en silence" comme elles l'ont fait dans la plupart des cas, les femmes chinoises pourront désormais défendre leur personnalité et leur dignité en recourant à la loi.

            Les femmes chinoises, très influencées par la conception traditionnelle, sont souvent confrontées à des contradictions entre les choix subjectifs et réalistes et à la difficulté de s'adapter au changement de rôle social. Soumises à de telles pressions, les intéressées ressentent des malaises qui ont pour symptôme principal l'insomnie, puis viennent le sommeil troublé, la dépression et la migraine. Pour ce qui est des moyens utilisés pour atténuer ces tensions, la plupart n'ont généralement rien pu d'autre que de "pleurer à chaudes larmes", tandis qu'une partie d'entre elles ont su chercher à se défouler de l'humeur noire en pratiquant un sport.

            Les femmes soutiennent désormais leur "moitié de Ciel" de l'Empire chinois, ce que Mao Zedong a tant souhaité. Pourtant, malgré les avancées sociales, au vue du prix qu'elles payent pour cela, nous pensons que l'évolution du statut de la femme est encore loin d'être achevée et que la femme n'est pas encore l'égale de l'homme à bien des égards. Qu'y-a-t'il désormais de possible pour améliorer leur quotidien ? Est-ce-que seul un chagement des mentalités serait suffisant ? Seul l'avenir et l'évolution de la société nous le dira ... 


  •         Mao Zedong meurt en septembre 1976, après l’épisode tumultueux de la mise à l’écart de la « Bande des Quatre », en août 1977, le 11 e Congrès du Parti Communiste Chinois proclame la fin de la Révolution culturelle sans condamnation cependant. C’est en décembre 1978 qu’est décidée une politique de réforme et d’ouverture. Deng Xiaoping est au centre des réformes. La situation est problématique à bien des égards. C’est le début de la crise du capitalisme qui se répand en onde de choc, la Chine doit rectifier ses propres erreurs, mais elle ne peut pas retourner au modèle soviétique dont la crise s’annonce, ni reprendre les réformes qui seront celles de Gorbatchev dans les années 1980. La Chine décide d’un socialisme à la Chinoise. Il s’agit d’un processus dans lequel entre la Chine et pour laquelle il n’y a pas de recettes pré-établies, on peut dire qu’elle y est encore, avec d’indéniables acquis mais aussi des problèmes très importants. Voici la manière Dont Rolf Berthold, ancien ambassadeur de la RDA en Chine analyse cette réforme de 1978. Le processus de cette date à nos jours mérite d’être compris et analysé dans sa complexité.

            Lors de la troisième session du 11ème Congrès du PCC,en décembre 1978, Deng Xiaoping tient un discours intitulé « Libérer l’esprit, rechercher la vérité à partir des faits, s’unir unanimement et regarder vers l’avenir ». Ce Congrès constitue un tournant dans le développement du pays. Il oriente le travail vers les réformes et l’ouverture à l’étranger et fait du développement économique la tâche centrale. C’est à ce moment qu’apparaît la tendance à se distancier du rôle prépondérant du Parti et du socialisme. Quatre principes de base sont alors formulés, lors d’une conférence en mars 1979, sur le travail théorique du parti : s’en tenir à l’option socialiste, à la dictature du prolétariat et à la dictature de la démocratie populaire, au rôle dirigeant du Parti communiste chinois et au marxisme et aux idées de Mao Zedong. La politique des réformes et d’ouverture conserve ainsi une orientation socialiste évidente.

            Les réformes commencent par l’agriculture : les structures des communes populaires sont progressivement démantelées, les paysans ont à nouveau le droit de disposer eux-mêmes de la terre qu’il travaillent et il s’ensuit donc qu’ils peuvent vendre librement ce qu’ils produisent. La majorité de la population (dont 80% vit toujours dans les campagnes) se voit ainsi allouer une base matérielle solide. L’économie reprend rapidement le dessus et le niveau de vie progresse visiblement. Ensuite les réformes sont aussi appliquées au commerce, aux petites entreprises artisanales et à l’industrie. Sur le plan économique, la Chine collabore davantage avec l’étranger et crée les conditions favorables pour attirer les investissements étrangers. Les compétences des organes du parti et de l’Etat sont modifiées progressivement : les tâches de l’appareil du Parti et de l’Etat sont bien délimitées, les institutions financières se voient attribuer une description claire de leurs tâches, la direction de l’économie passe aux mains des organisations économiques, les parlement se voient confier un rôle plus grand, tant au niveau central qu’au niveau local. Etape par étape la législation s’étoffe. Pour la première fois ont lieu des élections directes à la base et on assiste à l’apparition de mécanisme de contrôle de l’Etat et du parlement.

            « L’économie socialiste de marché », tel est le nom qui recouvre la nouvelle politique économique. La planification de l’économie, jusque là fortement centralisée et qui était responsable au plus haut degré de la reconstruction d’après-guerre diminue et les entreprises se voient dotées de prérogatives parfois considérables.
    Les changements engendrés par ces réformes sont très vite perceptibles, le calme revient, l’économie reçoit un nouvel élan, l’approvisionnement s’améliore considérablement. Depuis les années 1980, la Chine est ainsi devenue progressivement un acteur majeur d'abord dans les industries de main d' oeuvre, industries textiles et objets manufacturés de basse qualité, conservant des prix très bas grâce à une main d’œuvre nombreuse et bon marché ainsi qu'à un taux de change très compétitif, lui valant le surnom d’« atelier du monde ». L'ouverture économique chinoise repose sur des Zones économiques spéciales (ZES), zones de territoires offrant des conditions très avantageuses pour les firmes multinationales, mais les obligeant à laisser leurs technologies en cas de délocalisation des usines. Ces zones occupent maintenant presque tout le littoral chinois. En 2008, Hu Jintao célèbre trente ans de réformes qui ont fait de la Chine une puissance qui comte de plus en plus dans le monde. Un certain nombre de points essentiels peuvent être relevés, qui sont une sorte de résumé du système économique et social chinois:

            Constatation: Le taux moyen de croissance annuel a été de 9,8%, soit plus de trois fois la moyenne mondiale, ce qui a eu pour conséquence que l'économie chinoise est devenue la quatrième du monde, représentant 6% du PMB en 2008 contre 1,8% en 1978.

     





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